La vérité dérangeante derrière les pourboires révélée

PUBLICATION

Laurence Perron
2 février 2024 (12h27)

Un débat entoure la pratique du pourboire au Québec, mettant en lumière une hypothèse selon laquelle les paiements de pourboires par carte de crédit pourraient bénéficier aux fabricants de terminaux de paiement, d'après un reportage du Soleil.

Selon Dominique Tremblay de l'Association Restauration Québec (ARQ), l'option de laisser un pourboire via carte de crédit augmente les coûts pour les établissements de restauration en raison des frais d'interchange appliqués sur ces sommes, qui sont destinées à être entièrement redistribuées aux employés:

« Le restaurateur se retrouve donc à assumer des frais sur des montants qui ne lui appartiennent pas, car les pourboires doivent être remis en entièreté aux employés qui ont fait le service », a partagé Dominique Tremblay.

De son côté, Sandrine Prom Tep, enseignante à l'UQAM, soulève l'idée que les fournisseurs de systèmes de paiement pourraient promouvoir des suggestions de pourboire plus généreuses pour accroître leurs bénéfices:

« Si le modèle d'affaires des fournisseurs de solution est d'être payé en pourcentage de la transaction, ils ont intérêt à ce que le montant soit plus élevé. On pourrait donc croire qu'ils ont tendance à favoriser des options de pourboire plus élevées », a dit la professeure à L'UQAM.

Toutefois, l'entreprise Moneris, qui fabrique des terminaux de paiement, indique que l'option des pourboires est laissée à la décision des commerçants et n'est pas activée par défaut:

« Cette fonctionnalité dépend entièrement des entreprises. Les pourboires ne sont pas activés par défaut, donc ils ne sont pas demandés automatiquement. Une entreprise doit activer cette fonctionnalité lors de la configuration initiale de l'appareil, ou celle-ci peut être activée dans les paramètres ultérieurement », a partagé Darren Leroux, directeur des communications de l'entreprise avec Le Soleil.

Dominique Tremblay ajoute également que les pourboires versés par carte sont calculés sur le total de la facture incluant les taxes, conseillant ainsi aux clients de penser à donner un peu moins de 15 % afin de contrebalancer cette méthode:

« C'est sûr que c'est un peu tannant, mais ce n'est pas quelque chose qui est caché. Ça fait des années que c'est comme ça. C'est de la programmation de terminaux et ce n'est pas le restaurateur qui a l'option que ce soit calculé de cette façon-là. »

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Source: Le Soleil | Victoria Baril
Crédit: MonFric