« La Distillerie du St. Laurent qui ferme
Ça nous a pris quelques jours pour la digérer, celle-là. On la digère encore en fait. On la digère mal. Quelques jours où s'entremêlent la stupéfaction, la tristesse et la colère. Si peu de temps après l'annonce de la fermeture de la Distillerie Champs Gauche, c'est maintenant au tour de la Distillerie du St. Laurent de tirer sa révérence. On pourrait copier-coller notre publication du 7 avril dernier ici.
Joël et Jean-François: merci pour tout ce que vous avez fait pour nous tous, distillateurs. Merci pour votre accueil, pour votre implication, pour votre rayonnement, pour votre caractère innovant, pour votre audace, pour votre vision. Vous êtes des grands frères bienveillants. Vous allez nous manquer sans bon sens.
À tous les employés qui perdent non seulement leur emploi, mais aussi leur équipage: je vous félicite d'être restés à votre poste sur le navire jusqu'à la toute fin, le couteau entre les dents. Ce n'est certainement pas faute d'avoir lutté qu'arrive ce naufrage. Vous êtes de bien braves matelots. Votre engagement témoigne de la qualité des leaders que sont Joël et Jean-François et de la valeur de l'aventure St. Laurent.
Un pionnier s'éteint. Le phare est tombé. Il faudra se trouver d'autres repères.
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Considérant l'implication politique de nos deux capitaines, on se permettra de développer un peu plus cet aspect ici. Certes, plusieurs causes expliquent la fermeture de ce fleuron, mais on aimerait insister sur une de ces causes qui nous affecte tous dans l'industrie: l'inaction du gouvernement Legault. Les solutions sont connues et elles ont maintes fois été communiquées au gouvernement. Celui-ci a décidé de regarder ailleurs. Rappelons qu'on a créé collectivement quelque chose qui n'existait pas, une catégorie disparue de notre identité culinaire québécoise. Les distilleries se sont lancées et ont créé une industrie entière sans même que ceci ait été provoqué ou facilité par le gouvernement. La plupart des distilleries du Québec ont pris leur envol durant les mandats de la CAQ. Ils auraient pu propulser ce mouvement, profiter du momentum, nous aider à voler loin et haut. Ils semblent finalement plutôt qu'ils nous regarderont nous écraser, satisfaits d'avoir pu récolter quelques sous durant l'aventure.
Et précisons que, contrairement à ce qu'on entend souvent, il n'y a pas trop de gins au Québec. Il y a simplement trop de gins pour la SAQ, et pas assez de canaux de distribution.
Vous voulez aider? Écrivez à votre député pour lui dire que vous vous inquiétez du sort des distilleries de votre région. »
